On a tendance à confondre le genre (catégorie morphosyntaxique)
avec le sexe (réalité du monde
d’ordre sémantique).
les marques casuelles (dominus, domina, templum) ont disparu du français contemporain, et le genre (ainsi que
le nombre)
est porté principalement par les déterminants (60% du lexique ne change pas de forme sonore selon le
genre).
Pour les êtres animés
l'opposition de genre est généralement pertinente sémantiquement :
un locataire / une locataire
mais pas pour les non
animés
une pomme, un
citron
Si on dit :
J’ai mangé *un pomme.
On viole une contrainte formelle, mais le genre reste
inerte sémantiquement. Le locuteur sera exposé à un jugement sociolinguistique, mais il n'en resuletera
pas de doute sur le sexe de la pomme.
l'opposition de genre
est généralement non pertinente
pour les animés
non humains :
une girafe, une mésange, une panthère, une antilope
Ces
animaux portent un genre formel comme s’il s’agissait d’êtres inanimés.
De
plus, lorsque le genre peut être marqué sémantiquement, le masculin renvoie parfois à l’espèce :
Mon voisin a un très beau chat sur les genoux. C'est la chatte de Lucie.