Les pôles d'influence pour l'analyse des unités de la phrase.

Grammaire traditionnelle et linguistique structurale :

                                                 

Mêle des axiomatiques différentes.
Procédure consistant à mélanger les méthodes d'approches.

La linguistique structurale adopte une rigueur méthodologique en posant une axiomatique stricte sans jamais en sortir.





Les catégories proposées par la grammaire traditionnelle :


Les catégories grammaticales renvoient à des réalités disparates et hétérogènes. On ne sait pas très bien si elles sont fondées sur des critères sémantiques, morphologiques ou fonctionnels.



Les pronoms

PRONOMS
(sont censés remplacer un nom)

Pronoms personnels

Pronoms possessifs

Pronoms interrogatifs et relatifs

Je : renvoie à l'énonciateur, ne remplace pas un nom

Tu : renvoie au coénonciateur, ne remplace pas un nom

il : seul pronom personnel qui remplace effectivement un groupe nominal (déterminant + nom)

Pierre est venu.
Il est venu

Je, tu et il sont dissymétriques en ce que je et tu sont distincts du paradigme de il.

De plus, les pronoms pluriels nous et vous ne sont pas les symétriques des singuliers je et tu.

Nous : il + tu + je + il
ou       il + tu + il + je + tu

Vous : tu + tu + tu + tu
           il + il + tu + il

Le mien, le tien....

Seuls, mien ou tien sont pronominaux, le ne l'est pas. Les possessifs nécessitent un déterminant pour fonctionner comme des pronoms. Il remplacent alors le nom mais pas le déterminant.

le chapeau
Le mien


qui
que

qui peut en effet remplacer un nom sur le même paradigme, mais pas que. Il est simplement anaphorique.

Qui est venu ?
Pierre est venu ?

Que fais-tu ?
* Un dessin fais-tu ?


Les adjectifs

Il existe plusieurs catégories appelées adjectifs :

Certains sont des qualifiants, d'autres des déterminants

Aucun rapport entre blanche, ton, et ce, si ce n'est qu'ils accompagnent un nom.

Ton et ce sont en fait des déterminants.

Pour ce qui est des adjectifs possessifs, la possession n'est qu'un des cas de figure possible du point de vue sémantique. Il n'y a pas de renvoi à la possession dans :

Mon école
Mon coiffeur
Mon frère


En ce qui concerne les adjectifs qualificatifs, il en existe deux sortes :

Il existe des tests pour montrer qu'ils ne fonctionnent pas de la même façon


Les adverbes

Il s'agit d'une catégorie tout aussi peu homogène. Adverbe signifie à l'origine : qui se jouxte au verbe. Il est donc présenté comme une catégorie sémantico-formelle.

Or, s'il arrive effectivement que l'adverbe modifie un verbe, mais ce n'est pas la seule possibilité. En fait, l'adverbe peut porter sur :

Changements de catégories

Il arrive, par ailleurs, que la nature que l'on donne à une unité ne corresponde pas au rôle morpho-syntaxique qu'elle joue dans la phrase. C'est notamment le cas pour les nominalisations de verbes, d'adverbes ou d'adjectifs.

Apporte ton manger.
Le bien et le mal ne font pas bon ménage.
Les pauvres sont de plus en plus nombreux dans les grandes agglomérations.



La rigeur de la linguistique structurale

John Lyons tout en expliquant les concepts de la linguistique structurale en dénonce le Réductionnisme : les mêmes principes descriptifs servent à décrire tous les niveaux.

L'origine de ce réductionnisme n'est pas le même selon les écoles :






Le concept structural de distribution

En pensée structurale, on n'accorde pas aux unités une nature intrinsèque comme en grammaire traditionnelle. Une unité n'existe que corrélée à d'autres ( ex. On est le père de..). A l'instar de la phonologie, la morphologie et la lexicologie se basent sur des critères distributionnels pour rendre compte de leurs objets d'étude.



Distribution complémentaire

nepas, (Neithernor en anglais)

Les deux formes ne peuvent pas se remplacer. Elles ne sont jamais sur le même paradigme. Elles sont dépendantes l'une de l'autre sur le même paradigme

Equivalence distributionnelle

il est rose,
il est rouge

Les deux formes peuvent se remplacer l'une l'autre et peuvent apparaître sur le même syntagme.

Il est rose et rouge

Ces considérations formelles ont deux conséquences sémantiques

Equivalence stricte

Changement sémantique ; les formes ne renvoient pas au même sens.
il est rose /il est rouge

Variation libre

Opposition distributionnelle qui ne change pas le sens.

Il est hideux / il est affreux (synonymie)
Mets tes chaussures / godasses / souliers


Equivalence distributionnelle totale

Du point de vue formel, si on peut dire pro-, on peut dire anti-

ex. Pro-gouvernemental
anti-gouvernemental

Du point de vue sémantique, deux antonymes peuvent occuper la même place

Equivalence distributionnelle partielle

Re- Redire   ?Refigurer,    refaire
Pré- Prédire, Préfigurer,  *préfaire
Médire, *méfigurer, *méfaire

 

 

    

 

 

 

 

Avec l'analyse en distribution, un principe rigoureux opère et a une portée générale. Un axiome est donné est reste stable et constant à tous les niveaux de l'analyse linguistique.

© Henriette Gezundhajt, Département d'études françaises de l'Université de Toronto, 1998-2004
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