Ceci n'est qu'un résumé des phénomènes. Pour de plus amples explications nous vous renvoyons aux ouvrages de Pierre Léon dans la bibliographie.
Dans le nord de la France, certaines oppositions vocaliques ont tendance à disparaître à cause de deux facteurs prédominants :
Voir document d'accompagnement
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En français,
une consonne qui se trouve en position initiale forte d'une syllabe a
tendance à imposer sa nature à la consonne en position finale
faible de la syllabe qui précède.
Ainsi :
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Présisons que dans le cas de l'assimilation régressive, on n'obtient pas exactement la version sourdedes phonèmes, considérée comme forte.
Il s'agit ici de phones dévoisés faibles, une sorte de déformation de la variante voisée.
Les phonéticiens
préfèrent indiquer ce type de phénomènes par des
signes diacritiques : [] ou
[
] pour le dévoisement,
et [
] pour le voisement.
Ainsi pour les exemples ci-dessus on notera :
[
] ou [
] (plutôt que [p]), pour le phone obtenu par assimuilation régressive dans « observer » [
]
et
[
] (plutôt que [g]), pour celui réalisé dans « anecdote » [
]
Voir exemples proposés par André Clas
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Une consonne
d'enchaînement est toujours prononcée en finale du mot, même
s'il est isolé. Si le mot qui suit commence par une voyelle prononcée,
la consonne finale du mot qui précède devient la consonne
initiale du mot qui suit. La consonne d'enchaînement ne change jamais
de nature phonétique.
C'est le cas du [d] de grande dans :
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La consonne
de liaison est un vestige du passé qui apparaît en position
finale du mot à l'écrit mais qui ne se prononce plus à
l'oral lorsque le mot est isolé. On dit de cette consonne qu'elle est latente. Comme pour l'enchaînement,
devant un mot commençant par une voyelle prononcée, la consonne
sera prononcée en position initiale du mot suivant. Par contre sa
nature peut changer, car [s] devient sonore comme dans :
et [d] devient sourd comme dans :
Ainsi les consonnes écrites :
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Les adjectifs se terminant
par une voyelle nasale se dénasalisent lorsqu'ils sont suivis d'un
mot commençant par une voyelle prononcée, ils se prononcent
alors de la même façon que leur forme
féminine.
À noter que dans le cas des adjectifs possessifs mon, ton et son, il n'y a pas de dénasalisation de la voyelle malgré la liaison. |
Le cas de neuf |
Devant « heures » et « ans » le [f] de neuf devient voisé et se prononce comme un [v]. Devant les autres mots commençant par une voyelle [f] reste dévoisé.
neuf enfants neuf ans neuf heures |
© Henriette Gezundhajt,
Département d'études françaises de l'Université
de Toronto, 1998-2013
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